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Mune, le gardien de la lune – Benoît Philippon

Mune, le gardien de la lune – Benoît Philippon

Dans un monde Fabuleux, Mune, petit faune facétieux, est désigné bien malgré lui gardien de la lune : celui qui apporte la nuit et veille sur le monde des rêves. Mais il enchaîne les catastrophes et donne l’opportunité au gardien des ténèbres de voler le soleil. Avec l’aide de Sohone, le fier gardien du soleil et la fragile Cire, Mune part alors dans une quête extraordinaire qui fera de lui un gardien de légende !

Présenté en juin 2014 à Annecy dans le cadre du festival d’animation, Mune, le gardien de la lune des réalisateurs français Benoît Philippon et Alexandre Heboyan nous incite à évoquer l’effervescence française qui germe actuellement dans le terreau fertile du cinéma d’animation. D’Hélène Giraud et Thomas Szabo (Minuscule – la vallée des fourmis perdues) à Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli (Phantom Boy) en passant par Franck Ekinci et Christian Desmares (Avril et le monde truqué, tout récent Cristal du long métrage à Annecy), les dernières productions hexagonales ont su se démarquer fièrement du tout-venant dicté par les standards hollywoodiens.

Mune, le gardien de la lune, avec cependant un potentiel plus tourné vers l’international, renferme lui aussi une singularité offrant un souffle unique à ce projet. Le duo Philippon/Heboyan donne vie à un monde féerique (un métissage rafraîchissant entre fantastique et fantasy) doté d’une créativité débordante. La mythologie de cette fable rêveuse truffée de créatures plus merveilleuses les unes que les autres où il est possible de décrocher la lune et d’harponner le soleil enchante de par ses étonnantes trouvailles esthétiques.

Depuis des temps immémoriaux, peuples du jour et de la nuit coexistent autour d’un équilibre instauré par les deux astres vénérés, sur lesquels veille un gardien. Quand Mune, un petit faune (croisement entre Tumnus de Narnia et un Na’vi d’Avatar) frêle et peu sûr de lui se voit désigné contre toute attente « gardien de la lune », son initiation à cette nouvelle fonction vire rapidement à la catastrophe. Les ratés se succèdent au point de mettre son monde en péril. Aidé de Sohone, le nouveau gardien du soleil (son parfait opposé : grand, fort, hardi auquel Omar Sy prête sa voix), ils vont devoir se confronter ensemble au retour du puissant Necross, titan de roche et de lave à l’âme corrompue qui voit dans les erreurs de Mune l’occasion de prendre sa revanche sur ceux qui l’ont jadis banni de la surface de la terre.

Malgré des intentions scénaristiques on ne peut plus classiques, Mune et ses personnages attachants, immergés dans un patchwork de couleurs splendides, va courtiser l’imaginaire des enfants en définissant les contours d’une belle ode à la responsabilisation emplie d’espoir et d’émotion. Les adultes apprécieront le savoir-faire de l’animation 3D numérique à laquelle vient se greffer en toute homogénéité quelques séquences d’animation traditionnelle. La proposition artistique offerte par Mune le gardien de la lune se montre au final assez singulière et imaginative pour faire succomber un large public devant le charme de ce très joli conte lunaire.

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