Le septième voyage de Sinbad – Nathan Juran
Après avoir exercé ses compétences dans le genre western, le réalisateur Nathan Juran s’aventure dans les contes Les Mille et Une Nuits pour donner une nouvelle image plus intéressante et plus curieuse du fameux légendaire marin Sinbad, un personnage de fiction sorti d’une fable d’origine irakienne. Deux productions mettant en avant ce marin intrépide étaient sorties auparavant. Cette réalisation va bien plus loin que la version de 1947, on est carrément plongé dans un monde oriental avec un contexte fantastique, où drôles de créatures pittoresques prennent une place assez importante dans cette belle production aventurière.
Comme on voit très peu de films se déroulant dans les environnements de la Perse et ses alentours, le visionnage de cette production a été un plaisir très particulier. C’est vraiment le genre de film aventure et fantastique que l’on ne peut qu’apprécier tout particulièrement. Ayant connu un beau succès à sa sortie, le film a même été sélectionné par la National film Registry pour son importance culturelle, historique ou esthétique. On tient vraiment la base d’un très bon film d’aventure, presque tout est repris de ce qui fait la composition de la plupart des contes comme le sauvetage d’une princesse, l’annulation d’une malédiction, des créatures à combattre ou un magicien déloyal. Malgré son scénario bancal et son manque de richesses dans les actes de bravoure du marin, le réalisateur a su faire appel à de bons et bénéfiques moyens techniques pour développer un film très surprenant à voir, aucun détail n’a été négligé.
Tout d’abord, on visionne une production où la technologie Technicolor fait des merveilles pour représenter toutes sortes de décors orientaux imposants et sublimes, d’autant que les costumes luxueux portés par tous les protagonistes apportent un véritable et incontournable charme pendant le visionnage de la production. Comme déjà exprimé, on tient un vrai film d’aventure et l’un des ingrédients secrets pour assurer une réussite visuelle comme celle-ci est bien entendu son rythme. Nous avons tout d’abord une introduction sincère et raisonnable, sans le moindre débordement scénaristique, les personnages sont présentés, le contexte se met en place très rapidement, et dès que l’aventure commence, ce n’est pratiquement que de l’affrontement brutal et féroce face à des créatures plus ou moins animalières, belliqueuses et adverses.
Et pour tout vous dire, on est incroyablement servi, il en y a pour tous les goûts. On peut voir par exemple un cyclope, un dragon, un immense oiseau à deux têtes et on assiste même à un combat abrupt entre Sinbad et un squelette guerrier. De plus, ces créatures sont animées par l’incroyable artiste perfectionniste Ray Harryhausen et son emploi judicieux de l’animation en volume. On a atteint un degré de perfectionnement artistique assez inattendu, les combats sont vifs et assez spectaculaires à voir. Pour le divertissement, on peut compter sur un casting composé d’acteurs convaincants comme le charismatique Kerwin Mathews ayant une fière allure d’un héros valeureux, sans omettre la belle et improbable composition musicale signée Bernard Herrmann.
Tout simplement une pure merveille cinématographique des films d’aventures des années 50.