Vues de Paris – Mérian
Notre-Dame avant les réfections de Viollet-le-Duc, l’ancien hotel de ville (incendié sous la Commune), telle ou telle église qu’on reconnaît aujourd’hui à peine sous les rajouts et les transformations, ou tel bâtiment public resté intact : le palais du duc d’Orléans (aujourd’hui le Sénat), l’hotel de la Vrillière (aujourd’hui la Banque de France), la place royale (la place des Vosges) et un grand nombre d’édifices Louis XIII restés intacts ; tout cela Mérian nous le restitue avec un réalisme d’autant plus grand qu’il n’y a aucune place pour la psychologie ou le sentiment dans ses gravures. Rien qu’un constat froid de géomètre.
A tel point que celles-ci peuvent sembler parfois arides devant tant d’objectivité à propos d’un Paris qui semble vide et ne comptait il est vrai que 350.000 habitants vers 1650.
A propos de l’auteur des ces gravures on sait peu de choses si ce n’est que Mérian second fils du célèbre Matthieu l’aîné s’est probablement servi des travaux préparatoires de son père – qui séjourna à Paris de 1612 à 1614 – pour établir une partie de ses propres gravures.
En tout cas l’Histoire par un curieux tour d’ironie, choisit justement l’obscur géomètre qui laborieusement travaillait pour elle. C’est vers 1650 qu’il publie un volume consacré à Paris et ses environs « topographia galliae ».
Une seconde édition de cet ouvrage parut en 1680. Malgrès ce second tirage l’ouvrage n’eut que peu de succès. Le projet très ample au départ devait comprendre 12 volumes consacrés aux provinces de France. Quoiqu’une partie de ces gravures ait été publié en volume par la suite, il semble que Mérian n’ait pu mener ce vaste ensemble de gravures à son terme.