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Cosmogonies – Yves Klein

Cosmogonies – Yves Klein

« Je comprends à présent que la marque spirituelle de ces états-moments, je l’ai, par mes monochromes. La marque des états-moments de la chair, je l’ai aussi par les empreintes arrachées aux corps de mes modèles. (…) Mais la marque des états-moments de la nature ? (…) Je bondis dehors et me voilà au bord de la rivière, dans les joncs et dans les roseaux. Je pulvérise de la couleur sur tout cela et le vent qui fait plier les fines tiges vient les appliquer avec précision et délicatesse sur ma toile que je présente ainsi à la nature frémissante : j’obtiens une marque végétale. Puis il se met à pleuvoir une pluie fine de printemps ; j’expose ma toile à la pluie et le tour est joué. J’ai la marque de la pluie ! une marque d’événement atmosphérique. »

Yves Klein, extrait de « Le vrai devient réalité », 1960, Le dépassement de la problématique de l’art et autres écrits, Beaux-Arts de Paris, 2003

« Il y a quelques mois, par exemple, je ressentis l’urgence d’enregistrer les signes du comportement atmosphérique en recevant sur une toile les traces instantanées des averses du printemps, des vents du sud et des éclairs (est-il besoin de préciser que cette dernière tentative se solda par une catastrophe ?). »

Yves Klein, extrait du Manifeste de l’Hôtel Chelsea, 1961

 

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