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Les cheminées vénitiennes

Les cheminées vénitiennes
Le promeneur des rues de Venise ne peut qu’admirer les cheminées si particulières de la Sérénissime. Plus qu’un simple artefact artistique, elles ont une véritable fonction technique.

Les rues de Venise ont toujours été étroites. L’espace étant particulièrement contraint, le tissu urbain s’est développé sur un modèle extrêmement dense. De plus, étant situé juste sur le niveau de la mer, la pression atmosphérique de la lagune est relativement basse, empêchant les cheminées de facture classique d’avoir un tirage correct.

La densité des rues étant si forte, les incendies avaient des conséquences dramatiques, se propageant à une vitesse très élevée de maisons en maisons.

Or une cheminée traditionnelle crache d’incomplets petits morceaux de charbon mêlés aux cendres, pouvant potentiellement augmenter le risque d’incendie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’en 1201, le Sénat de Venise rédigea un décret qui obligeait les verriers à installer leurs fours sur l’île de Murano. De nombreux incendies s’étant déclarés au départ des fours de verriers, les Vénitiens s’inquiétaient des risques encourus par leurs maisons en bois.

Les cheministes vénitiens ont alors crée ces cheminées à «tronco di cono» (tronc de cône).

Ils couvrirent les sorties de cheminées d’un toit, et habillèrent la sortie d’une double paroi, le mantello (manteau). La fumée sort alors sous le toit du conduit, puis prisonnière de la double paroi se refroidit, avant de sortir par les trous percés vers l’extérieur.

Le vent ne peut ainsi plus éparpiller les escarbilles encore brûlantes sur les maisons avoisinantes, et, jouant sur le contraste air chaud/air froid, améliore le tirage.

C’est ce même système qui fut repris par les pionniers de la locomotive à vapeur.

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