Eglise Saint Joseph – Auguste Perret
Le studio Perret a utilisé un projet présenté pour la construction de l’église Sainte Jeanne d’Arc à Paris (1926) qui avait été rejeté : une église avec un autel centré, surmonté d’une tour-lanterne. Ce projet deviendra plus tard l’emblème de la reconstruction de la ville du Havre.
Les travaux débutèrent en octobre 1951 et se terminèrent en 1958, longtemps après la mort de Perret en 1954. Des architectes de son atelier complétèrent le projet. Raymond Audigier poursuit le travail du maître, avec l’aide de George Brochard et de Jacques Poirrier. Ensemble, ils apportèrent la touche finale au beffroi que Perret avait imaginé être le premier monument que les voyageurs arrivant d’Amérique verraient.
La tour est terminée en 1958 et l’église est remise aux autorités religieuses l’année d’après. L’autel principal et l’estrade de Guy Verdoïa sont ajoutés en 1964 ; l’église est consacrée la même année. Il a été ajouté à la liste des monuments historiques français dès 1965.
Marguerite Huré (1895-1967) a réalisé les vitraux. Elle est à la fois peintre et maître-verrier, et est considérée comme ayant introduit l’abstraction dans le domaine des vitraux religieux. L’église Saint-Joseph est l’une de ses œuvres les plus remarquables. Elle est constituée de pas moins de 12 768 morceaux de verre, dont la moitié est colorée à l’intérieur de l’église, encastrés dans de hautes fenêtres verticales filtrant la lumière de l’extérieur.
Lorsque l’on entre dans le bâtiment, on est au fur et à mesure surpris par ce délicat contraste entre l’intérieur et l’extérieur. Les nuances du verre coloré dépendent de la position et de la disposition, faites selon un code symbolique précis des couleurs et des formes.