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Un shilling par jour – Rudyard Kipling

Un shilling par jour – Rudyard Kipling

Je m’appelle O’Kelly, je me suis réveillé au son du clairon
De Birr à Bareilly, de Leeds à Lahore,
À Hong-Kong et Peshawar,
Lucknow et Etawah,
Et cinquante-cinq encore qui se terminent tous en «pur».
La peste noire et rapide, le fond du désespoir
Et les souffrances de la maladie, je les ai rencontrés sur mon chemin,
Mais me voilà vieux et peureux,
L’armée m’a réformé,
Et tout ce que je mérite c’est un shilling par jour.

(Chœur)
Un shilling par jour,
C’est une sacrée bonne paye,
Quelle veine de toucher un shilling par jour !

Oh, ça me rend à moitié fou de penser au temps où
Je filais une raclée au gazi, sabre au poing,
Quand on galopait à bride abattue
Les deux escadrons côte à côte,
Qui se fichaient de savoir s’ils allaient vivre ou mourir.
Mais ça ne sert à rien de se morfondre, ma femme part faire ses ménages,
Et moi faire le coursier et porter des chèques à des gens bien placés.
Alors si vous m’apercevez
Dans la pluie et le froid, Devant le Métropole Palace, me confierez-vous une lettre ?

(Tout le chœur)
Donnez-lui une lettre —
Tout ce qu’il peut faire de mieux
L’ancien sergent-major de cavalerie, c’est porter une lettre !
Pensez à ce qu’il a été,
Pensez à ce qu’il a traversé,
Pensez à sa pension et —
QUE DIEU SAUVE LA REINE !

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