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Sur l’extinction de la République Vénitienne – William Wordsworth

Sur l’extinction de la République Vénitienne – William Wordsworth

Un jour elle tint le splendide Orient dans sa main ;
Et demeurait le rempart de l’Occident : la grandeur
De Venise n’avait pas trahi sa naissance,
Venise, aînée des enfants de la Liberté.
C’était une Cité virginale, lumineuse, affranchie;
Que nulle ruse n’abusa, nulle force ne profana ;
Et quand pour elle-même Elle élut un Époux
Elle ne put qu’embrasser l’interminable Mer.
Qu’importe qu’elle ait vu faner ces lauriers,
Disparaître ces titres, et décliner cette puissance,
Toujours quelque tribut de peine doit être versé
Puisque sa longue vie a atteint son ultime jour :
Humains sommes-nous, qui devons souffrir quand s’éteint
Jusqu’à l’ombre de ce qui fut grand un jour.

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