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Dyptique – Birago Diop

Dyptique – Birago Diop

Le soleil pendu par un fil
Au fond de la calebasse teinte à l’indigo
Fait bouillir la marmite du Jour.
Effrayée à l’approche des filles du feu
L’ombre se terre au pied des pieux.
La savane est claire et crue
Tout est net, formes et couleurs.
Mais dans les silences angoissants faits des rumeurs
Des bruits infimes, ni sourds ni aigus,
Sourd un mystère lourd,
Un mystère sourd et sans contours
Qui nous entoure et nous effraie…

Le pagne sombre troué de clous de feu
Etendu sur la terre couvre le lit de la nuit.
Effrayés à l’approche des filles de l’ombre
Le chien hurle, le cheval hennit
L’homme se terre au fond de la case.
La savane est sombre,
Tout est noir, formes et couleurs,
Mais dans les silences angoissants faits des rumeurs.
Des bruits infinis ou sourds ou aigus,
Les sentes broussailleuses du mystère
lentement s’éclairent
Pour ceux qui s’en allèrent
Et pour ceux qui reviennent.

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