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A Théodore Botrel – Nérée Beauchemin

A Théodore Botrel – Nérée Beauchemin

C’est la croyance populaire !
On dit que les chansons de bord
Font danser dans le ciel polaire,
Les blanches aurores du Nord.

On dit aussi que la cadence
De la rame et des avirons,
Ralentit ou presse la danse,
La danse ronde des Clairons.

Botrel, plus grande est la magie
De tes refrains évocateurs,
Ô quelle merveille surgie
Dans nos esprits et dans nos cœurs !

Comme un preste vol d’alouettes
Qu’éveillent les pas du semeur ;
Comme une bande de mouettes
S’enlève au rythme du rameur,

L’essaim doré de nos légendes,
Nos cantilènes d’autrefois,
Vieux noëls, berceuses normandes,
Ouvrent leurs ailes à ta voix.

Entends-tu la note lointaine,
Perçois-tu le frais gazouillis
Du rossignol de la Fontaine,
Du rossignol des Bois Jolis ?

Écoute la Belle Françoise,
Qui veut toujours s’y marier,
S’y marier dans sa paroisse,
Et qui se fait toujours prier.

N’entends-tu pas la Belle Rose,
La belle rose au rosier blanc,
Qui désire et veut, mais qui n’ose
Offrir son petit cœur tremblant.

La Belle Rose me repousse :
La mignonne attend, pour s’ouvrir,
Que le petit doigt de ta Douce
S’en vienne en passant la cueillir.

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