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Encyclopédie Brockhaus et Efron

Encyclopédie Brockhaus et Efron

Le dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron (en russe : Энциклопедический словарь Брокгауза и Ефрона) a été publié dans l’Empire russe de 1890 à 1906 par une association d’éditeurs de Leipzig et de Saint-Pétersbourg. La petite édition comprend trente-cinq volumes et la grande quatre-vingt-six. C’est par sa taille et sa présentation l’équivalent russe de l’Encyclopédie Brockhaus ( l’Encyclopædia Britannica de l’époque en langue allemande). Il contient 121 240 articles, 7 800 figures et 235 cartes.

Les débuts faillirent être catastrophiques car, par souci d’économie, on fit traduire les articles du dictionnaire allemand Conversations Lexicon par des étudiants mal payés qui se vengèrent en remettant un travail en conséquence. Le rédacteur en chef non seulement payait mal mais retardait sans cesse les règlements en prétendant avoir été distrait et, quand on lui rappelait les paiements en souffrance, il s’écriait : « Ah ! chien que je suis ! J’ai encore oublié ! » Les traducteurs furieux firent paraître un article fantaisiste sur « le chien qui oublie tout » Comme le rédacteur était non seulement malhonnête mais aussi paresseux, il ne remarqua rien. Par la suite ceux qui lui succédèrent décidèrent de laisser l’article pour avertir les rédacteurs futurs et amuser les lecteurs.

On sauva la pénible situation en invitant les meilleurs spécialistes russes à rédiger directement les textes.

Il en est résulté des situations paradoxales. Par exemple, dans l’article concernant la classification périodique des éléments, on ne fait pas mention de son créateur, Dmitri Mendeleïev (1834-1907). C’est en effet Mendeleïev lui-même qui a rédigé l’article, en charge de la section « Chimie », et qu’il aurait trouvé indécent de mettre en valeur sa propre activité scientifique.

Les traductions furent donc éliminées et ce qui aurait pu n’être qu’une encyclopédie banale ouvrit au public les découvertes les plus récentes de la science et de la technologie. Entré dans le domaine public, ce dictionnaire peut avoir vieilli sur de nombreux points ; il n’en conserve pas moins une valeur historique exceptionnelle.

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